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QUELQUES NOTES DE PROGRAMME

 

L’écran de Hal (2009/10) pour flûte seule

Créée le 20/03/2010 au Musée d'arts de Nantes par Yves Müller. Durée : 6' env. L’œuvre est conçue comme la fuite d’un système établi. Elle est inspirée de l' « Écran de Hal », l’un des thèmes abordés dans La Cité des mots d’Alberto Manguel qui fait référence à l’écran de l’ordinateur du film 2001 Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. A l’instar de la réflexion d’Alberto Manguel, l’œuvre veut exprimer la fuite que l’Homme finit par prendre face aux systèmes idéaux desquels il est en quête perpétuelle et qui finissent la plupart du temps par se retourner contre lui. Réponse ou question finale avec le choral de J. S. Bach Von Gott will ich nicht lassen.

Paralangage 2ème. version (2017)

Pour quatre voix de femmes, commande de Césaré (Centre National de Création Musicale). Enregistré en concert par Les voix de Stras' dirigé par Catherine Bolzinger lors de la création à l'Opera de Reims le 03/05/ 2018. Durée : 7'
L’ensemble est pensé comme des voix-instruments. Un ensemble de voix qui "sonnent". Texte, harmonie, timbre sont pensés comme un objet sonore. Le caractère brillant et gai de l’œuvre obéit à une certaine manière de catharsis dans laquelle une libération d'énergie contrôlée est mise en scène pour conformer un paralangage d'un discours non dit. Le caractère purement sonore a une volonté de ne pas transmettre un message sinon une expression éphémère, circonstancielle.

Como encendida (2011) pour guitare électrique jouée par un percussionniste
Créée le 03/05/12 par Bruno Lemaître (percussion) à l'auditorium du CRR de Nantes dans le cadre

de L'heure musicale du jeudi. Durée : 5'09” Enregistrement du concert lors de la création.

L'oeuvre est une partie du spectacle Buenos Aires extrema. Son titre Como encendida (comme allumée) fait référence au tango Argentin Los mareados. L'oeuvre est conçue comme une conciliation entre un instrument (la guitare électrique) et une technique instrumentale correspondant à un autre instrument (la percussion classique). La guitare devient un instrument de percussion ou le guitariste devient percussionniste.

Pentalogie ( 2014). Pour Orchestre

Commande de Radio France pour l'Orchestre Philharmonique de Radio France. Enregistrée le 19/04/2015 par L'Orchestre Philharmonique de Radio France. Direction : Maxime Pascal. 11' environ.

Titre emprunté à la littérature, il indique un groupe de cinq pièces qui peuvent être représentées ou éditées ensemble et qui ont des liens plus ou moins étroits.

Dans cette œuvre il y a une sorte de double pentalogie musicale et littéraire : cinq écrivains et à chacun lui correspond une œuvre musicale :

1 Prédation : l’écrivain choisi est Oliverio Girondo (écrivain argentin, 1840-1967). Prédation est la synthèse qui définit pour moi le poème 12 de son recueil « Épouvantail » et situe l’œuvre musicale en correspondance. Dans l’acte de composition de l’œuvre musicale comme dans l’oeuvre de Oliverio Girondo il y a une certaine manière de « prédation » de l’histoire à savoir : des emprunts d’outils, des matériels, des idées, des techniques avec une sorte d’irrévérence esthétique.

2 Mémoire de Bs. As. : l’écrivain que je choisi est Jorge Luis Borges. Au moment de l’écriture de cette pièce j’étais en train de lire des poèmes de Borges sur Bs As. et également j’étais à Bs As. Donc il y a eu une double imprégnation poétique et matérielle.

La pièce a une pulsation rapide marquée avec des micro-décalages que j’appelle « pulsation large » et vers la fin un matériel dérivé d’une « cumbia villera » (folklore de Bs As.) qui est très compressé et qui a suivi un processus de distorsion. A la fin, au lieu d’une cadence il y a une coupure nette de la musique comme une coupure de courant ou si on mettait l’appareil (orchestre) en « off ».

3 L’angoisse du... en référence à « l’angoisse du gardien de but au moment du penalty » de Peter Hanke. L’œuvre de Hanke me semble très proche à une construction musicale par le fait que dans cette œuvre les choses qui se passent sont plutôt en référence à une dynamique de lecture qu’à une référence aux faits qu’il décrit. Je voulait à travers le titre, l’associer à l’œuvre. Le titre de l’œuvre en musique est un domaine qui n’appartient pas à la musique. C’est de la littérature ou du monde des mots. À travers ce choix j’ai voulu montrer quelque chose qui me semble importante à connaître.

4 Diffraction en référence à Walter Benjamin et en rapport à son œuvre « L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique ». La référence est en relation au motif de la écriture de cette œuvre : une oeuvre écrite pour être crée à la radio sous forme d’enregistrement. Elle rentre dans le modèle analysé par Benjamin par rapport à l’art du XXème siècle. Ce qu’on va entendre en tout cas pour la création ce n’est pas l’œuvre mais sa reproduction, dans un type de diffusion multiforme.

5 Final del juego : en rapport au conte de Julio Cortazar (écrivain argentin). Une analogie de final de cycle. Cortazar place ce conte en final de son cycle de titre homonyme.
Il y a un aspect ludique dans la création de Cortazar qui m’est chère. J’aime beaucoup cette manière de faire du ludique à l’intérieur du genre fantastique. Cet aspect est aussi l'un des composants de mon travail.

Yendo (2017) . Pour flûte, clarinette en sib, violon, violoncelle, piano et guitare
Créée le 10 juin 2017 à Stereolux par l'ensemble Utopik. Avec le soutien de la fondation Salabert. cette œuvre a été écrite pour l'Ensemble Utopik dans le but de finir un concert. Durée : 9' env.C
Yendo veut dire “en allant”. Musique d'intention festive qui se manifeste à travers une pulsation déréglée. Par moments Yendo devient une transcription libre de mon lave-vaisselle, sujet récurrent dans ma production. Mais à différence d'une machine, Yendo repose sur une structure rhétorique propre à la musique classique. J'ai l'impression que Yendo est parfois une texture à trous sur fond de silence.

Circundantes en eco ( 2002). Pour guitare et sons électroacoustiques

Créée le 07/03/2003 au Musée d'arts de Nantes par Michel Grizard. Durée 9'23”
L'oeuvre tourne autour d’un sujet qui ne se donne pas à connaître entièrement. Est-il infini?, est-il

abordable pour notre structure perceptive? Existe-t-il ?
C’est, donc, un sentiment d’angoisse dans l’impossibilité et un sentiment d’assurance de savoir que ne s’arrête pas là.

Trajicere (2014-2015).  (jeter au-delà). Concerto en trois mouvements pour clarinette en sib et orchestre

Avec le soutien du dispositif “aide à l'écriture de une œuvre musicale nouvelle” par le Ministère de la Culture. Créée le 28 Novembre 2015 au Quai des Arts à Pornichet. 15' environ
A partir de la question posée par Aristote et Pascal : « y a t'il une nature humaine? » (question valable encore dû à la diversité humaine) j'ai réuni des aspects de cette diversité pour creuser encore sur la question et aller au delà des différences pour, à travers la expression musicale, révéler une essence commune (nature).

Ainsi dans l'oeuvre il existe une trajectoire qui va de l'expression basée sur la sublimation de la technique (le soliste), à l'expression pure, non technique (élèves en situation de handicap intégrés à l'orchestre). Ces notions (technique / non-technique) qui sont propres à l'art, vont cohabiter tout au long de l'oeuvre, pas en opposition, mais comme diversité des moyens pour une expression humaine commune.

Orchestre de Saint Nazaire et élèves du CRD de St. Nazaire. Dir. Thierry Brehu et Youenn Guillard. Ensemble Quoi de neuf ?
Soliste : Fabrice Arnaud Cremon

El patio iluminado, (2006)-7’30’’- pour deux pianos, marimba, vibraphone et sons électroacoustiques

Deux éléments moteurs sont à l’origine de la dramaturgie de l’œuvre. Le premier est le décès du compositeur hongrois G. Ligeti qui laisse un sentiment ambivalent de tristesse dû à son départ, mais aussi de gaieté face à une vie accomplie. Le deuxième est le conte « El patio Iluminado » de Manuel Mujica Laines dans lequel une certaine gaieté et une certaine luminosité de l’avant-fête se mêlent à une situation dramatique. Fait réel, fait littéraire et fait musical ont en commun ce paradoxe dramatique. Cette œuvre considérée comme d’après G. Ligeti n’est pas en rapport à une œuvre spécifique, mais elle se lie au compositeur hongrois par quelques techniques chères à lui et développées par lui, surtout pour ce qui concerne les rythmes mécaniques et la micro polyphonie.

 

La Transfiguration du Banal, avant le signe  (2007-08).  Pour Flûte, percussion, piano et violoncelle amplifiés

Commande de l’Ecole Municipale de Musique de la ville de Saint-Herblain.

Tout d’abord, cette œuvre tient son inspiration du texte d’Arthur Danto, philosophe américain, The Transfiguration of the Commonplace. Dans cet ouvrage, Arthur Danto mène une réflexion sur l’art et notamment sur le processus de mutation des objets banals devenus objets d’art. Les sons que j’utilise dans cette œuvre en tant que matériaux peuvent être considérés comme banals en dehors d’un contexte musical. Des bruits, des souffles par exemple, produits par des instruments sont des sons que l’on peut produire dans la vie quotidienne sans instrument et sans qu’ils soient perçus comme artistiques.

D’autre part, la précision apportée au titre — avant le signe — fait référence à Roland Barthes. Selon lui, le signe (convention sociale de communication) est nécessairement préalable à tout acte de communication. Selon moi, pour une bonne partie des récepteurs, le matériau sonore devenu non banal se précède le signe, à ce moment dépourvu de convention sociale.

 

Le Ti-chiang pour flûte et piano (2004) 

Il s’agit d’une commande d’Yves Müller et de Sophie Arsenian à l’occasion d’un concert consacré aux œuvres inspirées des oiseaux. Durée : 7' env.

Étant donné que je n’ai jamais eu d’intérêt particulier pour ces animaux, j’ai choisi de m’inspirer d’un oiseau fabuleux dont il est question dans un récit de Jorge Luis Borges, Le livre des Êtres Imaginaires. Borges y reproduit une histoire de T’ai P’ing Kuang Chi, qui décrit le Ti-chiang comme : « un oiseau surnaturel qui habite dans les montagnes célestes. Il est de couleur vermeille, a six pattes et quatre ailes, mais n’a pas de visage, ni d’yeux. »

Ce portrait représente pour moi une invitation à imaginer et la liberté pour chacun de créer son propre Ti-chian. Ainsi la portée descriptive de l’œuvre musicale peut-elle donner à voir à chacun son image intime de l’oiseau.

 

Répliques de l’esprit (2008) Pour clarinette basse, saxo baryton et violoncelle

Durée : 12' env. Le titre de l’œuvre fait référence à une certaine notion de l’œuvre, à travers laquelle on peut penser que ce qu’on entend ou ce qu’on voit n’est autre qu’une manifestation matérielle d’une pensée, sentiment etc. l’œuvre se trouvera donc quand on traverse la manifestation matérielle que l’habille ; quand on connaît ou quand on arrive à entrevoir le « pourquoi » elle est faite. « La relation liant l’oeuvre à son substrat matériel est aussi complexe que celle qui lie l’esprit au corps. » soutien Arthur Danto. Esprit et corps est à l’évidence idée, réalisation et contexte.

Répliques de l’esprit  est un croisement de ce qui peut correspondre à une perception analytique, donc un matériau discursif et également une perception contemplative, donc un matériau statique de type rituel.

 

J.S. uns kommen her  (2008/09) pour guitare

Il s’agit d’une pièce inspirée d’une technique de construction de sons par ordinateur : l’hybridation. Elle consiste par exemple à mélanger la forme (enveloppe d’un son) au contenu spectral (timbre d’un autre son). Ici, l’idée de départ est de proposer la rencontre de deux textures : l’une, polyrythmique africaine et l’autre, « chorale » baroque (Es ist das Heil uns kommen her, Cantate BWV 9 de J. S. Bach) .

 

 

Choike Purrum  (2009) pour guitare

C’est une inspiration libre de la danse Choike Purrum. qui fait partie du nguillatun. Il s’agit de la plus grande cérémonie Mapuche que le peuple indien de Patagonie célèbre lors de nouvelle année, le 24 juin, date de l’achèvement de la création de cette œuvre.

 

 

Tissage en élan (2009) pour quintette, flûte, clarinette en sib, vl., vlch, et guitare

Le processus créatif de cette œuvre est influencé par le fait qu’elle ait été écrite pour des musiciens et des interprètes précis. La composition devient un tissage mêlant la dimension humaine et la création musicale : une lettre personnelle aux musiciens, une lettre ouverte et offerte au public.

 

L’ombre du souffle (2002) pour flûte et sons électroacoustiques

La flûte et la bande (son ombre) dessinent une allégorie de réalités autres que musicales. C’est un travail de transcription de relations et comportements humains, traduits par des sons et relations sonores. La flûte et la bande peuvent être un, deux ou plusieurs personnages. Il s’agit d’une scène de sons dans des espaces virtuels. Pour la civilisation occidentale, l’ombre du souffle est la représentation de la vie (le souffle : la vie corporelle ; son ombre: l’âme). Finalement, j’ai voulu établir un parallèle avec la vie, en donnant naissance à un être acoustique qui grandit, se développe et meurt. Durée : 9' env.

 

Next Bach (2003). Pour marimba et sons électroniques

Cette oeuvre propose un regard polyrythmique centre africain de la texture vocale polyphonique du XVIIème siècle.

Une synthèse croise de textures. (La conciliation culturelle et stylistique ça me semble être l’utopie duce et inexorable de la fin du XX siècle et début du XXI). Je préfère voir l’œuvre pas comme marimba et électronique ou simplement comme un duo sinon comme un hybride fait à partir d’un échantillon de son et d’une manière de jouer le marimba. Durée : 9' env.

SSSSCHCHS (2001) : pour voix de femme, sons électroacoustiques

C’est ce qu’il y a derrière la signification précise d’un langage et qui songe à l’atteindre. Le nom de l’innommable, le presque dit ou le dit sans mots. Un état primaire de communication, avant que le symbole arrive.

Écart à l'équilibre (2015) Pour Violon et Sampo

Terme emprunté à la génétique des populations (principe de Hardy -Weinberg) qui postule qu'au sein d'une population (idéale), il y a équilibre des fréquences. L'oeuvre est imaginée comme des populations de sons, dans lesquelles les notions d'équilibre, déséquilibre et d'écart à l'équilibre deviennent un moteur de construction. La référence scientifique du titre est en lien au contexte de la création (festival d'art et sciences), ainsi qu'au dispositif électronique (Sampo) qui précède l'oeuvre.
Créée le 2/06/2015 au Théâtre Jacques Coeur à Bourges par Marie-Violaine Cadoret pendant les journées Art Science. Commande de l'association musinfo. Durée : 10' env.

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